Le patrimoine rural français doit sa richesse à ses paysages agricoles qui représentent 54 % du territoire. Fruit d’un équilibre vivant et fragile, les paysages sont le résultat du travail combiné de la nature et de l’homme au travers de ses activités agricoles et d’élevage. En changeant régulièrement les troupeaux de prairie et en fauchant les foins, l’éleveur préserve la repousse de l’herbe. Les troupeaux, en pâturant, permettent à certaines variétés de plantes de se développer tandis que leurs bouses ou l’épandage des fumiers favorisent la vie du sol. L’éleveur par son travail quotidien est le garant de l’équilibre écologique de cet écosystème.
La présence de prairies et de haies, en alternance avec des parcelles cultivées permet, de préserver le sol, la diversité́ et la qualité́ des eaux. Toutes ces zones semi-naturelles que l’éleveur entretien avec son troupeau constituent des refuges et des sources de nourriture pour de nombreux oiseaux et mammifères. Ces espaces naturels entretenus permettent aux espèces animales et végétales de se nourrir, et de se reproduire. Dans les prairies des fermes laitières, il est recensé entre 30 et 40 variétés de vers de terre par m2, 40 à 70 espèces d’oiseaux différents, 6 à 12 espèces de bourdons et 113 à 195 espèces de flore différentes en fonction des régions.
La ferme laitière bas carbone est une initiative issue de la COP21 qui vise à promouvoir des pratiques agricoles et des leviers d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des élevages laitiers français de 20% par litre de lait produit à l’horizon 2025. Plus de 4500 éleveurs laitiers sont déjà̀ impliqués dans cette démarche basée sur un diagnostic qui permet à chaque éleveur de calculer ses émissions de GES, d’en comprendre la raison et d’identifier des leviers d’amélioration. Cela peut concerner l’alimentation des animaux, l’énergie, la gestion du troupeau, la valorisation des déjections animales en engrais de ferme, le rôle de l’herbe dans les exploitations…